Bonjour, <br />
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J'ai vécu 13 ans à La Broque ! Une partie à Vipucelle, Rue du repos et une autre Rue du Gal De Gaulle. <br />
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J'ai beaucoup de souvenirs, en voici quelques uns sous forme d'un poème :<br />
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Au long de tes rives ligneuses, serpentantes, <br />
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Vallées s'étalent ou s'étirent. <br />
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Les ruisseaux affluent, tu es avenante. <br />
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Les grenouilles, vers l'amont, se mirent ; <br />
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Sur tes berges, les pêcheurs vont plus en aval, <br />
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Taquinant, ablettes, truites, brochets. <br />
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De tes eaux les hommes nourrissent un canal <br />
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Où enfants font des ricochets. <br />
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Puis ton onde au loin s'agite, elle se presse, <br />
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Saute par-dessus de gros rochers <br />
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D'où mille perles brillent et scintillent de finesse. <br />
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Aux matines, tintent dans les clochers, <br />
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Les carillons qui éveillent les moineaux. <br />
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Phoebus, levant sur le nadir, <br />
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Les fermettes s'animent aux petits hameaux. <br />
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Toi tu cours vers ton avenir ! <br />
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Chez toi, je retrouve toujours mon enfance <br />
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Les cigognes et les hirondelles, <br />
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Claquettent, piaillent, nichent et volent en cadence, <br />
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Battant l'air chaud du bout des ailes. <br />
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Quand j'évoque tes bords, je suis tout tremblant, <br />
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L'été nulle chute en cascade, <br />
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Ton lit est jonché de pierres cuites à blanc,<br />
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Car tes rus sont en escapade. <br />
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Autour de la vanne, là, nous nous baignions, <br />
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Nos cris montaient haut dans l'azur. <br />
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Aux prés se faisaient les grandes fenaisons, <br />
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Où arbres, pliant leurs ramures, <br />
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Offraient leurs fruits tous gorgés de soleil, <br />
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Jusqu'à craquer leur tendre peau. <br />
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Venait le couchant, là c'était merveille, <br />
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Il annonçait un renouveau... <br />
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L'automne montre l'esprit bohème à souhait ; <br />
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Mais les mois sont si propices... <br />
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Les bois et guérets vêtent leurs beaux attraits, <br />
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Donnant mille fois plus que prémices, <br />
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En fait, prés, vergers, ne sont pas en reste. <br />
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Faut voir l'ardeur de ses faucheurs, <br />
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La sueur n'arrête pas leurs gestes lestes, <br />
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Car les soirs donnent la grande fraîcheur !<br />
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Au bourg, des gamins jouent encore aux billes, <br />
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Les mères bavardent et tricotent, <br />
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Mais dans le déclin monte un dernier trille... <br />
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Les laboureurs offrent la glèbe en motte <br />
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Que le sage Auguste ensemencera, <br />
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Escomptant sur les lendemains, <br />
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Futur plus grandiose, où, humble l'on sera <br />
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Courber devant Dieu, joignant les deux mains ! <br />
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Général hiver entre en sa campagne, <br />
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Et la neige, de son manteau blanc, <br />
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Couvre les plaines, les vallons, les montagnes. <br />
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Le fin stratège étale son plan, <br />
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Peu à peu, ton lit se glace, se nervure. <br />
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Par-ci, par-là, une congère, <br />
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Le vent glacial souffle fort dans les ramures, <br />
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Deux corbeaux planent en compères. <br />
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Les oiseaux sont tristes et pris de frissons ; <br />
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Le givre, tissant de fines dentelles, <br />
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Orne de guirlandes, les taillis, les buissons... <br />
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Cisèlements non éternels ! <br />
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Aux jardins se dressent des bonhommes de neige ; <br />
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Ô ! la bataille semble bien perdue, <br />
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L'astre luisant, fleurissent les perce-neige, <br />
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Des colombes volent dans la grande nue... <br />
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Voici que printemps montre son bout de nez, <br />
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Cheminements vers les douces promesses ! <br />
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Tes rus sautent du lit, mais qui a sonné ? <br />
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«Je ne sais»... Ah, je suis en liesse ! <br />
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De toute part éclatent, bourgeons écailleux, <br />
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Dame Nature, elle, se reverdie ; <br />
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Ton sens intime, Bruche, n'est pas si vieux, <br />
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D'y repenser, je m'enhardis... <br />
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Aux creux des ravins habite l'anémone, <br />
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Des rameux en fleurs, siffle le merle, <br />
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Les mésanges ont mis leurs habits cretonne, <br />
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La pluie prépare ses précieuses perles... <br />
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Toi rivière, ô Bruche, réglée en bon ordre, <br />
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En tes fougues, vives, brusques, tu enserre <br />
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La vallée, mon cœur, dans tes désordres... <br />
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Pourtant de tout, en toi, j'espère ! <br />
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Marcel, alias plumedefou